Plus de quatre ans que je m’essaie chaque semaine à l’exercice consistant à parler de running à la première personne. Exercice délicat qui occupe généralement une bonne partie de mes week-ends et qui me vaut des remarques régulières de ma mère : elle trouve que « j’écris trop long ». Pardon maman !
Vous êtes désormais plus de 30 000 à recevoir la newsletter de Runners.fr. J’aime à penser qu’un lien s’est créé entre nous. Les mails nombreux que je reçois vont dans ce sens. Combien de fois me suis-je retrouvé les yeux embués en lisant les témoignages de coureurs dans la peine, le chagrin et même le désespoir ?
Le peuple qui court a de la pudeur. Il sait se tenir. Mais parfois, la carapace se fissure. Parfois, le cœur parle. Le cœur sait dire les choses avec légèreté ou gravité. Parfois avec légèreté et gravité en même temps. Ce que j’ai appris lors de ces quatre dernières années si pleines d’enseignements : le cœur et l’âme d’un coureur sont comme un océan. Ils peuvent raconter le calme plat – ces petits morceaux de vie de rien du tout qui disent le bonheur d’être en mouvement – ou risquer le naufrage en évoquant ces cicatrices anciennes qui jamais ne semblent pouvoir se refermer. Chaque lundi, je guette les messages qui me sont adressés (ces moments de vérité qui souvent inaugurent une correspondance) avec une certaine impatience : les coureurs se sentent en sécurité lorsqu’ils parlent à d’autres coureurs…
L’été est là.
Nous avons tous besoin de cette césure pour récupérer des efforts consentis (pas seulement à l’entraînement) durant le premier semestre. Runners.fr ne prendra pas de vacances – et je continuerai donc à travailler – mais j’ai décidé de vous confier « l’édito » de la newsletter. Toutes celles et ceux qui désirent raconter un chapitre de leur parcours de coureur (compte-rendu de course, billet d’humeur, appel à l’aide, coup de gueule…) peuvent m’adresser un courriel à pascal@runners.fr. Chaque lundi, je laisserai libre tribune à un(e) abonné(e) qui m’aura étonné, brusqué ou ému.
J’espère que vous serez nombreux à exprimer ce qui fait chavirer votre cœur de coureur pour (qui sait ?) recevoir en retour les réponses et commentaires d’autres coureurs. Je serai dans tous les cas votre premier lecteur. Et, croyez-moi, un lecteur bienveillant.
Bonnes vacances si vous avez la chance d’en prendre.
A très vite…
Pascal.silvestre@runners.fr
Suivez moi sur Twitter @PASCALRUNNERS
Garcia dit
J’ai commencé par vous lire et maintenant par te lire , tes états d’âme , l’immense humanité de tes commentaires , et la simplicité de lecture , m’ont convaincu : la course à pied non compétitive est pour moi une thérapie . Ma longue pratique d’amateur et mon âge avancé , m’ont mis à l’épreuve d ‘évènements souvent tragiques , et dans ces moments , ces sorties sur route ou à travers champs , et cette interrogation sur le pourquoi et le comment a permis une thérapie qui m’a fait le plus grand bien , l’esprit a fait son plein d’ émotion , évacuant le stress à fur et à mesure de la distance parcourue et finissant toujours le parcours par des pensées positives et apaisées . Depuis cinq ans j’ai opté pour les v.f.f. a la grande surprise de mon ostéo , à 78 ans je le comprend , mais les sensations du naturel sont humaines . Mes amis runners que je croise ou me dépassent s’interrogent , mais semblent hésitants à perdre 6 ou 12 mois d’accoutumance . J’ai certainement fait parti de ces coureurs que tu as rencontré ou croisé , j’espère un jour faire ta connaissance , il ne faudra pas trop tarder ( rires ) et te remercier de vive voix ,je ne serai pas seul à le faire car nous sommes nombreux à penser la même chose .
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